Intention artistique

Bonjour chers auditeurs,

Je vous propose sur cet espace de vous décrire chaque titre de l’album Breathe et son inspiration.

Nicolas Folmer

Un album de voyage

Chacun peut faire son voyage intérieur, libre et personnel, au contact d’un art, la musique , la peinture, le cinéma….

J’ai écrit le répertoire enregistré dans l’album Breathe lors du premier confinement. Période particulière qui a de fait tout « remis à plat », telle une respiration, d’où le titre de l’album. J’ai gardé cette trame pour construire mon propos artistique. Le besoin de liberté, d’évasion, d’espace, le rêve d’un monde d’après sont présents dans chaque composition.

Vos commentaires seront bienvenues , je vous souhaite une bonne lecture et une bonne écoute.

Breathe en détail

Open Mind

Cette  composition donne par son titre  la tonalité générale du projet, elle est donc placée en premier.

En voici la genèse :

J’ai souhaité installer une atmosphère qui suggère un grand  espace subaquatique et mystérieux, avec une idée d’apesanteur.

Peu d’accords, des plages harmonique larges , basées sur les modes miroirs ( A ionien b3 et son rétrograde A phrygien bécarre 6).

La métrique et en 5/4 ou plus exactement en 10/4, une mesure impaire élargie sur un cycle de deux mesures.

Je dois cette ligne basse mystérieuse et solide à Philippe Bussonnet qui a saisit immédiatement l’idée générale et a apporté par sa proposition une largeur  cyclique supplémentaire.

A l’origine , le thème était plus chargé,  mais après la première répétition , j’ai réalisé qu’il fallait l’épurer et le rendre moins évident. J’ai finalement opté pour une trame minimaliste jouée très librement , à la limité de l’improvisation.

Il y a aussi l’idée d’une transition avec mon disque précédent « So Miles  « avec un clin d’œil davissien dans certains ornements et la direction de mon son, pas trop mate, pas de vibrato, très centré.

Le « break » du milieu donne une respiration à cette océan imaginaire…

 

Marseille Agadir  

En 2013, je présentais mon projet « Horny Tonky » en quartet  pour une tournée  de 15 jours dans les instituts français du Maroc, sur invitation de Franck Patillot, directeur de l’institut D’agadir.

Parcourir ce magnifique pays m’a permis de m’imprégner de ses paysages, sa culture, sa gastronomie et l’accueil du public.

En 2017, la faculté d’Aix Marseille en partenariat avec le festival des 5 continents m’ont demandé de créer et diriger un orchestre universitaire. J’avais également pour mission d’écrire  la musique originale du projet et une totale carte blanche artistique.

Je traversais cette ville toutes les semaines pour me rendre à  l’antenne de la faculté  proche de la gare Saint Charles, mon GPS me faisait passer par des chemin différents presque à chaque fois ( j’exagère un peu mais pas tant que ça) .

J’ai pu découvrir une ville aux 1000 facettes, changeant radicalement d’un pâté de maison à l’autre.

J’ai écrit la trame de base de cette suite en 3 parties pour cet orchestre et je l’ai réaménagée pour le projet « Breathe ».

J’ai rapproché le côté urbain et  l’énergie dégagée par ces deux villes, mélanger les musiques occitanes et orientales , pour finir par un « shaabi » électrique et électrisant par un solo de saxophone libre. J’ai composé un « thème riff » de base qui se développe tout au long de la composition. Il est exposé sous plusieurs accompagnements, harmonies. Je joue le thème en arrière plan et dans le registre sur aïgu de la trompette  en accompagnement du solo de sax dans la dernière partie). . Ce liant rappelle la proximité des deux villes par certains aspects.

 

Laurent Coulondre et Lucas Saint Cricq débordent d’énergie et de créativité dans leur solo. Olivier Louvel  joue sur une grille d’accord écrite pour lui , avec un tapis joué au second plan joué sous la forme d’une contre mélodie par mon bugle et le saxophone alto.

Space Mystery 

Enfant, je rêvais même un temps d’être astronaute. L’aventure spaciale me fascine par ses possible  infinis, et les limites qu’elle repousse. J’ai  donc écrit ce thème la tête dans  les étoiles. C’est ma vision de l’espace et son mystère, mais chaque auditeur peut y projeter la sienne. La liberté y est infinie.

Les harmonies donnent un aspect impalpable, ce sont des accords à 6 et même 7 sons différents. J’y utilise une superposition de triades étrangères et une suggestion de polytonalités et polymodalités. Cette composition n’a d’aileurs  pas de centre de gravité tonal ou modal.

J’ai demandé à Olivier Louvel ( guitare) de venir illustrer l’apesanteur suggérée et un  par le thème et le ton diaphane de la trompette avec la sourdine harmon.

Il  propose  un timbre  et un jeu de phrases improvisées sans être pour autant au premier plan. Il joue en contrepoint avec les effets qu’apportent Lucas Saint Cricq avec ses platines.

Michel Casablanca a fait un travail de « sound design » et d’ingénieur du son pour proposer  un mixage qui conforte cette direction.

 

Mes autres albums

Retrouvez tout mon univers Jazz avec les autres opus de ma composition.

Métal Hurlant      

Le rythme effréné de ma vie avant le confinement ressemblait  certainement à celle de nombre de gens. J’ai vécu 22 ans à Paris, et participé au ronflement urbain de la capitale. 

En introduction, j’ai imaginé la rythmique tel un engin  qui avance indubitablement, et avec une certaine pesanteur. J’ai développé une idée mélodique en tête de thème et un riff, elles évoluent au long de ce titres avec des plages d’improvisation orientées.   

 J’ai laissé la part belle à un solo de basse de Philippe Bussonnet, aussi libre que métallique. 

Breathe 

J’ai conçu ce titre tel une respiration dans l’album, en contrepoint des compositions précédentes. Le thème est  épuré , limpide avec de l’espace,  la finesse du touché et de la gestion de l’espace du pianiste ( Vincent Bidal) est mis en valeur. 

8 mesures sont jouées à l’unisson par mon bugle et la flute alto de Lucas Saint Cricq, le thème est en rondeur et limpidité , il alterne avec les plages d’improvisation laissée à la rythmique et au pianiste. Chaque thème se ressemble mais n’est pas identique , soit par l’harmonie, soit par les notes qui différent légèrement mais chaque exposé développe la même idée. 

Il n’y a donc pas de répétition ni de redite dans cette composition, chaque partie étant unique. Les plages d’improvisation alterne entre mineur et majeur sur le même accord. Il n’y a aucune cadence non plus. Cela élargit la perception de l’espace. 

Le bonus

RIP LUCKY 

J’ai été compagnon de route de Lucky Peterson pendant 2 ans, suite à l’enregistrement de son Album «  Tribute to Jimmy Smith » auquel j’ai participé. Cette période « on the road » en quartet,  à jouer presque tous les soirs le blues dans toute sa majesté et sa splendeur m’a marqué.

Nous avions également développé une relation très conviviale et une belle complicité scénique, il me laissait toute la  place possible qui me permettait de m’exprimer. Ce thème lui est dédié. Il est écrit à 3 voix distinctes, dans l’esprit du blues traditionnel. L’orgue hammond nous rejoint la 2ème fois et la guitare nous répond en alternance.

J’ai demandé à Olivier Louvel de jouer le blues une tierce mineure plus haut que la tonalité, mais avec des phrases aussi traditionnelles et brutes que possible.

Lucky nous avait vu joué avec Laurent Coulondre et appréciait beaucoup son jeu. Quand à  Laurent, il connaissait le jeu de Lucky et utilise l’orgue et ses timbres à merveille.

J’improvise avec la sourdine harmon, plus intimiste, avec un jeu minimaliste et épuré autant que possible.

Lucky nous a quitté subitement, son feeling, ses éclats de rire, sa voix qui pouvait transformer n’importe quelle mélodie en chef d’œuvre seront toujours présentes. 

Mon actualité

La sortie de confinement n’est pas aussi prometteuse que nous l’espérions. Nous réussissons cependant à nous voir. Je remercie les scènes qui restent ouverte.

2 Commentaires

  1. Millet Florence

    Merci pour cette magnifique soirée de lancement d’album, je me suis régalée dans cet univers de voyage. Pour le morceau sans titre numéro 4, je suggère : « piece for peace: the morning after war » ou « early rising sun over waters ». Breathe always!

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS infos automatiques
Partager sur Instagram
Suivre par mel